Dorothy Iannone
An Icelandic Saga, 1989
Private collection, Courtesy Air de Paris, Romainville“Nous nous sommes rencontrés en 1967 lorsque je me suis embarquée pour l’Islande sur un cargo avec mon mari et notre ami Emmett Williams. Dieter nous attendait à l’embarcadère. Dès le moment où je l’ai rencontré jusqu’à celui où je l’ai quitté, ma relation avec Dieter, notre relation a inspiré mon art. Je ne peignais plus d’autres personnes. Nous deux sommes devenus les vedettes de mon œuvre, et au lieu d’agrémenter mes tableaux de vers de poèmes que j’aimais, je consignais désormais ce que nous nous étions dits, soit j’écrivais mes propres textes. Je n’étais plus obsédée par le grand amour shakespearien d’Antoine et Cléopâtre, à présent, j'avais trouvé e mien, et en le consignant — non seulement l’extase, mais aussi la scène domestique, et les difficultés —, mon travail a pris de nombreuses directions et formes nouvelles. J’étais tellement amoureuse de Dieter, qu’il en est devenu ma muse, et bien qu’il n’ait probablement pas pressenti ce rôle dans sa vie, je pense qu’il l’a beaucoup apprécié. Après notre séparation en 1974, Dieter n’apparaît plus que de temps à autre dans mon travail, mais il ne le quitte jamais complètement. Parfois, les circonstances exigent une pièce mettant en scène Dieter.”
Dorothy Iannone, extrait de Maurizio Cattelan, Dorothy lannone. A Revolutionary Life, Flash Art International, n° 247, mars–avril 2006, pp. 79–81