PUBLICATION

PUBLICATION 

La publication Love Is Forever, Isn’t It?, éditée en partenariat avec JRP|Editions, forme une extension de l’exposition. L’ouvrage contient des textes qui approfondissent le concept de performativité, à la fois en termes artistiques et dans le contexte du féminisme et de la sexualité féminine. Le livre souligne par ailleurs l’importance des contributions de Dorothy Iannone à l’art contemporain au sein de l’avant-garde internationale, tout en mettant en lumière les nombreux actes de censure qui ont eu un impact sur son parcours artistique.

De nouveaux essais d'Alison Gingeras, d'Ana Mendoza Aldana, de Joanna Zielińska ainsi qu'une sélection d'œuvres rarement reproduites - en particulier la série "People" (1966-1968) - offrent de nouvelles approches pour célébrer son travail et sa vie.

Publié par M HKA et JRP|Editions

Éditeurs : Clément Dirié, Florence Bonnefous, Joanna Zielińska


Que serait le monde sans la voix d'une femme ?

Une conversation entre Joanna Zielińska et Dorothy Iannone

 

Je partage avec Dorothy Iannone un amour profond des livres. Je suis captivée par sa capacité unique à entrelacer les images et les mots. Notre premier contact remonte à 2020. Nous avons commencé par un échange de courriels dans lequel nous avons discuté de ses livres, de ses intérêts culinaires, de littérature et de féminisme. Malheureusement, nous n’avons pas pu nous rencontrer dans son atelier à Berlin en raison des circonstances de l’époque – la pandémie de covid. Si Iannone avait le goût des échanges épistolaires, elle semblait réfractaire aux conversations téléphoniques. L’entretien qui suit a marqué le début de mon parcours extraordinaire aux côtés de Dorothy Iannone, jusqu’à sa mort inattendue en 2022.

Joanna Zielińska : Je suis curieuse de découvrir vos premières œuvres et l’évolution de leur forme artistique. Comment l’iconographie érotique a-t-elle intégré votre langage visuel ?

Dorothy Iannone : […] Mes toutes premières œuvres datent de 1959. Ce sont des tableaux abstraits ainsi que des dessins très détaillés, pourtant abstraits, en noir et blanc. C’est à cette époque aussi que j’ai commencé à peindre mes grandes toiles abstraites à l’huile dans lesquelles on peut voir apparaître mon amour de la couleur et émerger mon iconographie érotique. Lorsque je peignais deux personnages – à l’époque, mon mari et moi-même dans notre chambre à coucher –, j’incluais des organes génitaux. Ainsi, dès l’apparition de personnages dans mon travail, les organes génitaux étaient présents. Et, comme je l’ai écrit, les organes génitaux étaient proéminents : -). Il me semble que c’était tout à fait naturel pour moi d’inclure des organes génitaux lorsque je peignais des personnages. Je n’y ai pas réfléchi ; je veux dire, je ne me suis jamais dit « Oh ! Est-ce que c’est OK ? » ou « Est-ce que les gens vont être offensés ? ». Non, j’ai simplement peint ce que j’avais envie de peindre.

JZ : Vos études littéraires ont-elles stimulé votre intérêt pour les livres d’artistes ?

DI : Si je me souviens bien, le célèbre éditeur français Maurice Girodias, avec lequel nous étions amis, mon mari et moi, m’a un jour demandé de réaliser un livre qui ne ressemblerait à aucun autre livre jamais réalisé. Bien que ce soit resté un original, ce fut en quelque sorte mon premier livre d’artiste […] The Story of Bern [L’Histoire de Berne] est mon premier vrai livre d’artiste…

JZ: Dans votre travail, vous intégrez des images et des mots. The Story of Bern en est un bon exemple. Vous êtes-vous inspirée d’illustrations de livres ou de bandes dessinées ?

DI : La réponse est non. Je voulais raconter l’histoire de ce qui s’est passé, de ce qui a causé cette terrible censure de mes œuvres à l’exposition The Friends Exhibition, et ce qui m’est naturellement venu à l’esprit était de combiner nos mots et nos images.
Je n’avais pas eu de bandes dessinées entre les mains depuis que j’étais toute petite, donc il est difficile d’imaginer qu’elles aient pu m’inspirer […] Dans l’un de mes entretiens avec Maurizio Cattelan, j’ai mentionné le revêtement de sol de ma salle de jeux lorsque j’étais petite fille. Il s’agissait d’un linoléum avec des comptines et des images correspondant aux mots : -). Et je suis partie de la prémisse, à moitié sérieuse, que c’était peut-être à partir de là que j’ai appris à aimer l’intégration des mots et des images. L’intégration d’images et de texte s’est développée simultanément et The Story of Bern en était le résultat. […]
Une autre différence entre les bandes dessinées et The Story of Bern ou Icelandic Saga [saga islandaise], par exemple, réside dans le fait que dans mon travail, chaque page est occupée par une seule image et non par une multitude d’images : -). Vu sous cet angle, il s’agit d’un livre de dessins et non pas d’une bande dessinée. Icelandic Saga raconte une histoire, non pas à travers des dialogues et des images comme dans The Story of Bern, mais plutôt à travers le texte. Je dois dire que c’est l’un de mes textes préférés : -). Je vais essayer de vous expliquer pourquoi je ne qualifierais pas la Icelandic Saga d’« illustration d’une histoire ».
En regardant aujourd’hui les images de mon recueil épistolaire Dorothy and Dieter : Their Correspondence in Words and Works (vous connaissez ce livre ?), je vois sur chaque page une énorme quantité de texte (d’informations, pourrait-on dire) et une seule image, relativement petite. Cette image s’inspire de l’esprit de la prose, mais ne l’illustre pas vraiment de manière exhaustive (il y a trop d’informations pour toutes les intégrer dans une seule petite image). On pourrait dire la même chose de The Berlin Beauties
C’est tout ce qui me vient à l’esprit, pour l’instant, sur ce thème, si ce n’est que tout à l’heure, en feuilletant le livre édité par Siglio, j’ai remarqué sur la jaquette que, selon l’auteur d’un livre sur les bandes dessinées, mon « travail peut être mis en parallèle avec les bandes dessinées underground et briseuses de tabous de Robert Crumb ». Et je vois maintenant que c’est Crumb qui a conçu la housse de l’un de mes vinyles de Janis Joplin.

JZ : Comment le bouddhisme et la méditation ont-ils modifié votre rapport à Éros et à votre propre corps ?

DI: En fait, cela n’a pas changé mes sentiments à propos de l’importance d’Éros. Il me semble même que la description de l’illumination est très similaire à l’expérience de l’orgasme : -). Voici ce que j’ai écrit sur la quatrième de couverture de mon disque Ewig Grün, sorti sous le label Tochnit Aleph, TA 128, en 2015 : « En contemplant ma première de couverture, des fleurs et des étoiles tombant d’un ciel dans lequel explosent des feux d’artifice, je me suis soudain rendu compte que j’avais peint une métaphore du moment de l’orgasme, ce moment fugace où nous ne faisons plus qu’un avec la véritable nature de nos esprits, ce moment d’unité extatique que l’on peut aussi appeler l’illumination. »

JZ : Comment te positionnes-tu par rapport au concept d’art féminin et au mouvement d’art féministe qui a vu le jour dans les années 60 ?  Est-ce que tu as lu des livres écrits par des femmes comme Julia Kristeva et Helen Cixous ?  Est-ce que tu t’intéresses aux écrivaines de fiction ?

DI : Je n’avais jamais entendu parler de Julia Kristeva ou d’Helen Cixous auparavant !  J’ai maintenant commencé à lire certaines choses sur elles.  Même si elles ont évidemment été importantes, je pense que même si je les avais connues dans les années 60, je ne me serais pas intéressée à leur travail, car je suivais mon propre chemin. Lors des premières nouvelles à propos des féministes, Gloria Steinem, Kate Millet, et la plus sympathique Germaine Greer, j’ai lu leurs œuvres (bien sûr, j’ai toujours été une fan inconditionnelle du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir !), mais je n’ai pas senti que nous étions des âmes sœurs.  Et je ne pourrais pas dire que je suis une féministe. Je me rappelle à Copenhague lors de l’une de mes expositions, et avant de voir le spectacle, des féministes sont arrivées, prêtes à bloquer l’entrée. Mais après avoir visité la galerie et vu l’exposition, elles ont finalement décidé que c’était OK :-) et elles ont annulé l’action de blocage.  

Cependant, j’ai réalisé certains travaux au début des années 70 qui pourraient être considérés comme féministes. C’est le cas par exemple de The Next Great Moment in History is Ours [Le prochain grand moment de l’histoire est le nôtre] (images et texte), The White Goddess [La déesse blanche] (images et texte), Human Liberation [Libération humaine] et One arm for women, one arm for men, who, although they need it less, need it still [Un bras pour les femmes, un bras pour les hommes, qui, même s’ils en ont moins besoin, en ont quand même besoin]. Et au milieu des années 70, j’ai réalisé le triptyque avec des images, une vidéo et du texte intitulé Follow Me [Suivez-moi] que je considère aujourd’hui comme un manifeste pour le féminisme, même si à cette époque, je ne l’ai pas qualifié de cette manière.  

Je travaillais tout simplement en suivant mon instinct, sans penser à des catégories. Une autre de mes œuvres sur ce thème est The White Goddess.  Ce livre de Robert Graves, qui aimait véritablement les femmes:-), était très important pour moi. Tu le connais ?  Dans l’une des impressions en sérigraphie, j’ai ajouté un poème adressé à Robert Graves : « Robert Graves, j’ai autant aimé que vous/ et j’ai perdu la vie pour cela également. Ou je la perdrai bientôt/ Mais le mien était un plus grand problème, par cela je veux dire un que vous n’avez pas expliqué/ Est-ce que j’étais l’artiste ou la muse, réfléchissez à cela, mon cher Robert Graves ». J’ai lu que les idées de Graves à propos de la White Goddess sont devenues connues sous le nom de « Religion matriarcale » dans le féminisme des années 70. Au cours de cette période, j’ai lu d’autres livres incroyables comme Myth, Religion and Mother Right [Myth, religion et droit de la mère] de J. J. Bachofen ; The Mothers : The Matriarchal Theory of Social Origins [La théorie matriarcale des origines sociales] | de Robert Briffault, (rien qu’en y pensant, cela me donne envie de le relire); et The Great Mother [La formidable mère] d’Erich Neumann.

En ce qui concerne les « écrivaines de fiction » :  Je pense que je pourrais dire de manière générale que le fait que ce soit un homme ou une femme qui a écrit le livre de fiction ne m’intéresse pas beaucoup.  La qualité du livre est plus importante.  J’ai bien entendu adoré Jane Austen et Edith Wharton, ou encore Christina Stead, qui est un peu moins connue, mais que j’ai tout de même mentionnée dans mon Cookbook [Livre de cuisine]. Dans les auteurs plus récents, j’ai beaucoup apprécié les nouvelles d’Elena Ferrante, qui a écrit l’incroyable Neapolitan Quartet [Quatuor napolitain] (2012-2015), ainsi que par exemple les œuvres de Karl Ove Knausgaard, qui a écrit les magnifiques six volumes de My Struggle [Mon combat]. Et il y a un an ou deux, Florence a recommandé Caliban and the Witch : Women, The Body, and Primitive Accumulation [Caliban et la sorcière : les femmes, le corps et l’accumulation primitive].  Je suis tombée amoureuse de ce livre :-)

JZ : Je suis convaincue que le féminisme incarne le principe fondamental de l’égalité et de la solidarité féminine entre tous les individus. Il est évident pour moi que ton travail s’accorde parfaitement avec ces idées, mais je comprends également que tu ne veux pas mettre une étiquette sur ta pratique.

DI : Oh, je suis tout à fait d’accord avec toi : les femmes devraient avoir le droit d’être heureuses et de vivre la vie comme elles le sentent.  Absolument. Elles ne doivent pas attendre de recevoir officiellement ces droits, elles peuvent tout simplement les prendre. Je ne pense pas avoir un jour imaginé ne pas pouvoir faire ce que je voulais dans ma vie :-) Évidemment, j’ai rapidement découvert qu’il y avait un prix à payer. Dans mon livre sur la censure, il est possible d’en apprendre davantage sur cette aventure. Tu as écrit que tu penses que le féminisme est une question d’égalité et de solidarité féminine. Oui ! Les femmes doivent par exemple avoir le même salaire pour le même travail.  Même aujourd’hui, un demi-siècle après l’avènement du féminisme, ce n’est toujours pas le cas !  Et en ce qui concerne la solidarité féminine :  Je pense réellement qu’il y a eu un relâchement évident dans la capacité des femmes à s’ouvrir aux autres femmes.  Dans les années 60, je pense que les femmes étaient plus réticentes, avaient plus peur (de perdre leur mari) de soutenir d’autres femmes.  De mon expérience personnelle, je trouve que les femmes étaient beaucoup plus réprobatrices à propos de moi, de ma personnalité et de mon travail :-) que ce qu’elles sont maintenant.  En réalité, ce sont maintenant des femmes qui sont généralement mes amies professionnelles les plus proches. J’ai réfléchi à ta question à propos des livres écrits par les femmes. Je pense que The Neapolitan Quartet d’Elena Ferranti a uniquement pu être écrit par une femme.  Je suis arrivée à la même constatation pour les nouvelles de Charlotte Bronte (Jane Eyre) ou d’Emily Bronte (Wuthering Heights [Les Hauts de Hurlevent]). Et Out of Africa [En dehors de l’Afrique] de l’inégalable Tania Blixen (Isaac Dinesen).  Que ferait le monde sans la voix d’une femme !
 

JZ : Qu’en est-il de la cuisine ?

DI : Je serais heureuse de parler de cuisine. (C’est d’une certaine manière la façon dont nous nous sommes rencontrées !) Tu sais, lorsque j’étais mariée à James dans les années 60, j’avais l’habitude de préparer un petit dessin du menu des plats de la semaine et je le plaçais à côté de son assiette :-) À cette époque, j’étais également en train de réaliser de grandes œuvres d’art, je peignais tous les jours et je préparais de délicieux repas tous les soirs pour James :-) 

JZ : Est-ce que le livre de cuisine que tu as publié se base sur ces souvenirs ?

DI : Le livre de cuisine n’est pas basé sur des souvenirs spécifiques. Les remarques que j’ai ajoutées sur chaque page incluent parfois un souvenir, mais ce sont généralement des pensées qui me traversaient l’esprit pendant que j’étais en train de rédiger le livre.  Un souvenir pourrait être la recette du plat qu’Emmett a cuisiné pour mon mari et moi dans notre cuisine, pour lequel j’ai inventé le nom « Emmett’s Delight ». Comme l’explique l’introduction, la raison d’être du livre est tout simplement mon envie de pouvoir préparer mes plats préférés pour mon chéri quand je suis avec lui en voyage.
J’ai autrefois rédigé plusieurs textes liés à des dîners mémorables avec des amis. En voici un que j’ai écrit par rapport à Robert Filliou, qui comme tous les autres textes de ce projet, n’a jamais été publié :

Marianne et Robert Filliou ont passé une saison à New York City à la fin des années soixante.  Quelques jours avant leur retour dans le sud de la France, j’ai préparé un dîner d’au revoir pour eux dans notre maison située dans la 12th Street et j’ai invité quelques amis proches. Nous avons mangé un bœuf Wellington, mon plat de prédilection pour les grandes occasions, avec des asperges.  Même après le dessert (est-ce qu’il s’agissait d’un bavarois aux fraises ?), nous sommes restés assis confortablement autour de la grande table Renaissance et comme d’habitude, nous avons bu et discuté avec beaucoup de passion. Lorsque Robert est passé du vin au whisky, il n’a pas tardé à sombrer dans un profond sommeil dans sa chaise.  Nous savions qu’il se réveillerait après un certain temps comme si de rien n’était, et en attendant, nous étions assis agréablement et confortablement tous ensemble. Marianne était émue quand elle parlait de sa vie avec Robert et leur petite fille de six ans, Marceline.  À un certain moment, elle a exprimé son désir de se marier.  C’est alors que Robert s’est réveillé de son sommeil et a déclaré à la surprise générale, et pour le plus grand plaisir de Marianne « Je veux me marier avec toi, Marianne ! »  Et en effet, ils se sont mariés peu de temps après leur retour à Villefranche, et on pourrait ajouter qu’ils vécurent heureux pour de nombreuses années.

À l’origine, je souhaitais intégrer les textes dans les dessins, mais pour de multiples raisons, c’est resté l’un de mes projets non réalisés en attente sur ma liste des choses à faire que je dois encore terminer un jour.

J’ai toutefois récemment consulté la page du bœuf Wellington dans le livre de cuisine et je vois par coïncidence que le dialogue est à propos du mariage !  Ce n’était bien entendu pas l’histoire avec Robert et Marianne qui s’est déroulée à New York City quand je vivais avec mon mari ; il s’agissait du dialogue entre Dieter Roth et moi-même quand nous vivions ensemble à Düsseldorf et que je lui ai dit que j’avais changé d’avis et que je ne voulais plus me marier. Il m’a ensuite fait promettre de ne jamais me marier avec quelqu’un d’autre :-) De la même manière, la ligne « Je garde cette page visible pour toi Rita » et « Bonjour Richard » fait référence à Richard Hamilton et à sa partenaire Rita Donagh pour qui j’ai cuisiné un bœuf Wellington lorsque Dieter et moi vivions à Londres et que Rita a déclaré qu’elle aimerait avoir la recette.  

JZ : Est-ce que tu pourrais m’en dire plus à propos de ton amitié avec les artistes Fluxus ? Surtout avec Robert Filliou.

DI : Robert était l’un de mes meilleurs amis et Marianne et Marceline, leur enfant, figurent aussi parmi mes amis les plus proches. C’est Robert qui m’a présenté à Emmett Williams avec qui nous nous sommes rendus à Reykjavik avec mon mari pour rencontrer son grand ami, Dieter Roth. Et tu connais la suite :-)  
Robert a écrit ceci à propos de mon catalogue DAAD (Programme d’artistes de Berlin), « Follow Me » : « ... Dorothy Iannone explore déjà depuis de nombreuses années le monde de l’amour et les différents styles d’amour par le biais de son travail visuel, de ses livres et de ses enregistrements. Dans sa recherche originelle, elle associe joliment l’image au texte, la beauté à la vérité. Elle se bat pour la liberté et est une artiste déterminée et engagée.  L’objectif n’est autre que la libération humaine... »
Je ne me rappelle pas si tu connais the Fluxus Essay [L’essai Fluxus] ?  J’ai ensuite écrit à propos de la manière avec laquelle j’ai rencontré chacun de mes amis Fluxus et des plats que nous avons préparés les uns pour les autres lors de notre première rencontre (p. ex. Daniel Spoerri a accueilli mon mari et moi-même à Paris avec des testicules de bœuf dans une sauce à la crème et une salade de concombres :-). Robert et Marianne nous ont préparé ce que Robert appelait des « Hamburgers danois » à Villefranche-sur-Mer, Marianne étant effectivement Danoise.   
J’ai accueilli Robert, Marianne et Marceline au Cap D’Antibes avec des escalopes panées et mes peintures). 

JZ : Est-ce que tu as déjà réalisé des performances dans ton travail ? Ton travail semble extrêmement performatif, car il dégage une certaine vitalité.

DI : En ce qui concerne ta question à propos de mes « performances », j’ai rarement réalisé une « performance » dans le sens strict du terme. Une fois à Berlin, j’en ai toutefois fait une. Je regarderai demain dans mes archives et je trouverai une copie du poster que j’avais créé pour cet événement et je t’enverrai une copie. De manière générale, je dirais que mes « performances » ont toutes été spontanées, des événements non organisés en public au cours desquels je me levais et je commençais à chanter ou à parler, en réponse à la situation qui se déroulait à ce moment.  Le weekend prochain, je lirai le concept d’écriture féminine du livre The Laugh of the Medusa [Le rire de la méduse] d’Helen Cixous qui vient d’arriver. 

Voilà, ma chère Joanna, c’est tout pour le moment !

 

Portrait of Dorothy Iannone. © All rights reserved